

Anne-Alice Pereira-Baltazar, psychologue et hypnothérapeute
Je pratique la méditation depuis une dizaine d'années et je serai heureuse d'échanger sur cette discipline et de vous y former si cela vous intéresse.
Pourquoi méditer ?
Il est vrai que nous avons la plupart du temps des agendas chargés ou du moins l’impression d’avoir tout plein de choses « à faire ». Dans ce cadre, méditer peut paraitre une sacrée fuite de temps.
Les médias n’hésitent pas à nous envoyer nous asseoir et nous taire. Pourquoi ? Pour nous détendre, apprendre à se détacher de nos pensées, faire le vide, retrouver la sensation de l’instant présent, se calmer, aider l’esprit à faire remonter ce qui est vraiment important pour soi, apprendre à maitriser le flot des idées et des émotions ou encore fusionner avec la nature pour avoir envie de la protéger. Soit, autant de bonnes raisons de prendre le risque de tenter de ne rien faire et ne rien penser … pour son propre bien et celui des autres.
Mais comment faire ?
Vous pouvez méditer n’importe où ; en marchant, en attendant dans une file ou dans les transports, en dansant ou en vous adonnant à d’autres activités diverses et variées (ne demandant pas trop d’attention de préférence) mais, pour débuter, vous pouvez vous asseoir dans un endroit calme, en silence donc, que ce soit par terre ou sur un support. Il s’agit de faire de ce moment un rituel privilégié voir un peu solennel. Théoriquement vous pourriez aussi méditer couché bien sûr mais j’en vois déjà certains qui vont s’endormir au bout de quelques minutes !
Donc accordez-vous ce temps de calme et de recentrage. Eteignez votre téléphone, fermez l’ordinateur et choisissez la durée de votre session.
Je tiens combien de temps ?
Commencez donc par des sessions de 10 minutes, puis 20, puis 40. Sur le long terme il vaut en général mieux pratiquer régulièrement, quitte à ce que les méditations soient plus brèves (mais pas 10 secondes non plus, à moins d’être un yogi confirmé c’est un peu de la triche reconnaissons-le). Vous faites comme vous voulez bien sûr mais si au quotidien vous pratiquez pendant des durées plutôt courtes (10-15 minutes par exemple) ça peut être bien de se réserver régulièrement un moment pour une méditation plus longue qui vous permettra d’aller davantage « au fond de la vacuité».
Installez-vous le dos et la nuque bien droits, les mains posées sur les cuisses, sur les genoux ou alors jointes. Fermez les yeux ou gardez-les semi-clos. Ralentissez votre respiration et concentrez-vous sur ce flux d’air qui rentre et qui sort. Votre esprit va alors se mettre à décanter, comme une eau boueuse. Très vite, des pensées du type « qu’est-ce que je vais manger ce soir ?», « j’ai oublié d’acheter des œufs » ou encore « décidément, cette fille est étrange » n’hésiteront pas à surgir vigoureusement et à se succéder. L’idée est de ne pas les saisir, ne pas les entretenir. Vous pouvez donc les laisser passer, car elles passeront, même les plus insistantes. Une exception : les pensées vraiment obsédantes qui refusent de sortir de l’écran mental : il faudra à un moment donné ou à un autre que vous alliez jusqu’au bout de l’analyse de ces pensées voire jusqu’à la résolution du problème sous-jacent si vous voulez qu’elles vous laissent vraiment tranquilles. Quoi qu’il arrive, à moins que vous ne soyez en danger ou en souffrance -l’envie de se gratouiller ne rentre pas dans ce cadre, vous pouvez d'ailleurs le faire si vous en sentez le besoin-, essayez de rester tranquille, posé dans votre intention et ouvert à l’expérience tout en restant neutre, observateur de votre propre esprit.
Et au final que se passe-t-il ?
S’il ne se passe rien, c’est tout à fait bon signe. Le pourcentage de chances ou de risque qu’il se passe quoi que ce soit d'extraordinaire est très faible. Si vous n’atteindrez probablement aucune « illumination» en quelques séances et qu’aucune «révélation» ne vous tombera dessus, il est en revanche possible que vous ressentiez un bien-être et une certaine harmonie après avoir traversé différentes phases (difficulté à poser son esprit, idées qui surgissent, calme, retour des pensées, moments plus ou moins fugaces de vide ou de sérénité, ennui, sensations corporelles, envie de bouger…). Ce peut être au contraire un inconfort ou une angoisse qui remonte. Essayez de ne pas être dans le jugement. Un des objectifs de la méditation est de cerner la vacuité du Moi par le biais d’une pleine conscience de l’instant présent. A court terme, vous pouvez avoir l’impression que les bienfaits de la méditation passent trop vite. Par exemple, vous rentrez de la méditation super zen et là vous vous jetez sur le frigo tout en engueulant votre conjoint et en faisant tomber un vase. Ne laissez pas tomber, avec la pratique vous parviendrez normalement de plus en plus à revenir à la pleine conscience tout au long de votre quotidien.
Les variantes
Il existe de très nombreuses formes de méditation. Certaines préconisent par exemple de focaliser son attention sur un symbole ou une « idée » (Bouddha, l’amour, la compassion, un mantra, votre conjoint, votre gourou préféré…), d'autres suggèrent de faire le vide ou de ne se concentrer "que" sur la plein conscience et la respiration.
Comment intégrer la méditation dans votre quotidien ?
C’est souvent là que ça devient compliqué. On découvre la méditation lors d’un atelier, d’un cours, d’un week end ou on se lance tout seul et l’on est super enthousiaste, on en parle autour de soi et on s’imagine déjà tous les bienfaits que l’on pourra en tirer. Puis, très rapidement, cette volonté retombe et l’on se retrouve à méditer 3 fois l’an.
Méditer tous les jours ou presque demande une organisation et une certaine constance. Dis comme ça cela peut rebuter, dégoûter, vous donner envie d’arrêter de lire ici même mais… il y a des moyens pour que ce moment ne soit pas une contrainte !
Vous pouvez pratiquer le matin, quand l’esprit n’est pas encore rentré dans la tourmente de l’organisation de la journée. Essayez de continuer à rester dans la pleine conscience en déjeunant ou en vous habillant, voire en allant aux toilettes ou plus sobrement dans la salle de bain. La sérénité du matin peut être particulièrement jouissive. Avec un peu d’entrainement, vous vous laisserez moins entrainer par les pensées invasives sur les activités et les contraintes qui vous attendent. Il y a aussi parfois une possibilité le midi, en faisant une pose au travail (à vous de trouver un endroit où vous pourrez être tranquille) ou le soir (avec là toujours un risque de vous endormir ou d’être encombré par les matériaux mentaux de la journée qui vient de s’écouler).
Une piste peut être de méditer dans les transports. Je vous propose quand même de commencer plutôt par un mode de transports où vous pouvez vous dégager de la nécessité d’une trop grande vigilance, c’est à dire typiquement ce que l’on appelle " transport en commun " ou "véhicule conduit par une autre personne". Fixez-vous une durée de méditation. Si vous avez peur de rater votre arrêt vous pouvez mettre un réveil sur votre téléphone. Des écouteurs ou des bouchons d’oreilles peuvent aider à vous isoler mais ce n’est pas nécessaire, le ronron du moteur peut aussi vous accompagner dans l’expérience. L’avantage des trajets quotidiens est que souvent on fait l’aller-retour dans la journée, vous pourrez donc observer (mais sans juger hein ! ) l’évolution de votre état de conscience entre le matin et le soir, le soir et le matin, un matin et un autre matin, un matin et le soir d'un autre jour… Bon j’arrête là.
Autres idées : pendant le sport, pendant que vous mangez, au travail quand vous avez un moment disponible… Je suis à votre disposition pour en discuter et vous donner des idées ! Je peux également vous recevoir en séance pour partager quelques techniques de méditation.